Human Rights

Chaos sur le lac Albert : Quand la conservation se transforme en conflit en RDC

(Image : Des habitants de Tcomia/Kasenyi terrifiés, y compris des femmes et des enfants, fuient à travers le lac Albert dans des pirogues et des bateaux surchargés, cherchant à échapper à la violence.)

Une crise humanitaire est en train de se dérouler dans les communautés de pêcheurs de Tcomia/Kasenyi, dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo. Ce qui a commencé comme une lutte de pouvoir interne au sein des forces navales de la RDC s’est transformé en spirale de violence et de déplacements, aggravant la situation déjà désastreuse causée par l’activité des milices.

La photo ci-jointe dresse un tableau déchirant de la tragédie qui se déroule. Des centaines d’habitants terrifiés, dont des femmes et des enfants, fuient à travers le lac Albert vers l’Ouganda, cherchant à échapper aux tirs croisés. Ce conflit interne, déclenché par la mort d’un commandant de secteur et une prise de pouvoir violente par le colonel Ekofo, a fait de nouvelles victimes, dont l’exécution présumée du colonel John, un prétendant au poste vacant.

Cette situation tragique met à nu la fragilité de la paix et les conséquences dévastatrices d’une militarisation incontrôlée, même au sein des propres forces armées de la RDC. Elle soulève des questions cruciales sur la responsabilité et le besoin urgent d’une intervention pour prévenir de nouvelles effusions de sang et protéger les vies innocentes.

La violence croissante sur le lac Albert lui-même ajoute une autre couche de complexité. Alors que le Projet de développement intégré et de pêche sur les lacs Edouard et Albert, financé par la Banque africaine de développement, visait à promouvoir des pratiques de pêche durables et à améliorer les moyens de subsistance, il a malheureusement alimenté le conflit. Le déploiement massif des forces armées congolaises et ougandaises, chargées de protéger les ressources du lac, a créé un climat de peur et d’insécurité.

Les pêcheurs sont pris entre deux feux, confrontés à l’extorsion, à la confiscation de leurs équipements et même à la mort. Un récent effort diplomatique a permis de récupérer auprès des autorités ougandaises des équipements de pêche congolais confisqués d’une valeur de 300 000 dollars, ce qui met en évidence la gravité de la situation. L’Honorable Agenonga a également abordé directement ces violations des droits de l’homme avec le président de la RDC, Félix Tshisekedi, lui demandant d’agir immédiatement.

La situation à Tcomia/Kasenyi et sur le lac Albert exige une attention urgente. La communauté internationale doit faire pression sur les gouvernements congolais et ougandais pour qu’ils :

  • Cessent immédiatement les hostilités et garantissent la sûreté et la sécurité des civils.
  • Enquêtent et traduisent en justice les responsables de violations des droits de l’homme, y compris les exécutions extrajudiciaires et l’extorsion.
  • Mettent en œuvre des mécanismes de surveillance efficaces pour les forces militaires et policières opérant sur le lac Albert.
  • Donnent la priorité aux besoins et au bien-être des communautés de pêcheurs, en veillant à ce que leurs moyens de subsistance soient protégés et à ce que leurs voix soient entendues.

La crise du lac Albert nous rappelle brutalement que les efforts de conservation doivent aller de pair avec la consolidation de la paix et le respect des droits de l’homme. Nous ne pouvons pas permettre que des ressources vitales deviennent des catalyseurs de violence et de souffrance.

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